Les jeudis du festival

18.12.07

Jeudi 10 janvier, les Rapa Nui ont fait un rêve (îles de pâques) à 20h30


Cinéma Christine,
4 rue Christine,
Métro : St michel ou Odéon
Tarif : 5 euros


Rapa nui sera suivi d'un débat avec les réalisateurs : Gérard BONNET et Philippe RAY
avec la présence de KULESZA Patrick du GITPA (Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones)

Synopsis :

L’île de Pâques est isolée au milieu de l’océan
pacifique, à 4000 km des côtes sud-américaines. Elle est célèbre pour ces mystérieux « Moaïs », ces statues géantes parsemées autour de l’île.
Là-bas, on l’appelle Rapa Nui, ce qui signifie grande brillance ou « Tepito O Te Henua », le nombril du monde.

_
Tous les livres d’histoire décrivent une civilisation disparue au XIXe siècle. Pourtant, il existe un peuple natif de l’île: les Rapa Nui. La famille Hucke Atan de Tehoe Manu est sa descendance directe.
Ce clan d’irréductibles livre sa version de l’histoire du peuple Rapa Nui.


Et en cadeau : Un extrait du film sur http://www.rfo.fr/article260.html

Année : 2005
BEALL Production
Production: Stéphane Bergouhnioux
sur le web: http://www.beall.fr/
Pour info, les réalisateurs, Gérard BONNET et Philippe RAY, diffuse leur nouveau documentaire, Love motel, qui se déroule cette fois-ci au Brésil, à Rio de Janeiro :
A voir sur "Planète", le 13 février !

2 Comments:

At 22 avril, 2008 08:47, Anonymous Anonyme said...

Quelques idées suite à la projection de « Les Rapa Nui font un rêve »

Un film utile. Pour ma part il apporte des idées qui, après visionnage du film et surtout après le débat deviennent des évidences :
La société qui a érigé les statues de l'île de Pâques a disparu, mais le peuple, lui, n'a pas disparu (contrairement par exemple aux Taïnos de Haïti).
Ce peuple est actuellement nié dans son existence par l'Etat dominant l'île, le Chili, avec la complicité de toutes les grandes puissances possédant des territoires de par le monde et qui veulent continuer à les gérer en toute liberté.
La sauvegarde du patrimoine de l'humanité fait bon marché des peuples qui vivent sur ces territoires. Cette politique alimente même la dépossession de soi de ces peuples comme le montre l'interdit fait aux pasquans de vivre sur leur terre, transformée en parc naturel.
Cette forme de sauvegarde, non concertée avec les peuples concernés, est du pillage. Tous les objets de cette civilisation ont été répartis dans les musées ou les chambres fortes des pays dominants, à l'exception notable de la plus grande partie des statues, mais parce que c'est dur à déplacer.
Il y a sur ce territoire un peuple qui sauvegarde bien mieux la mémoire de cette société, pas si ancienne, en en faisant une référence culturelle vivante.

Et en plus, c'est plaisant, en même temps qu'on découvre tout cela, de voir qu'il y a des familles entière qui militent pour leur identité, avec une pèche qui donne le moral.

Le film saisit au vol une parole jamais transmise. C'est son intérêt et ses limites. On reste sur notre faim pour comprendre l'effondrement de la société pasquane. Cet effondrement a des enjeux au-delà de la compréhension de cette histoire. La planète entière a été comparé à l'île de Pâques. Une gestion dépensière des ressources dans un espace clos aboutit à des désastres. D'où l'intérêt de comprendre ce qui s'est passé pour y trouver des éléments sur cette catastrophe à venir et comment la conjurer.

Les personnes du film reprochant aux archéologues de ne jamais les interroger sur leur vision du passé, je suis allé sur emule et j'ai téléchargé le film suivant :
Documentaire - Civilisations Disparues - La Mémoire Perdue De L'île De Paques - Mulan.avi
On y voit effectivement des archéologues travaillant à la petite cuiller. Ils entrent en relation avec des pasquans d'aujourd'hui pour obtenir des informations sur leur langue (pour les symboles et les écrits) et sur les lieux de fouille. Mais jamais on n'y voit d'analyse de l'histoire qui leur a été transmise. Or il y en a forcément une, même appauvrie et déformée par la mort de la plupart des dépositaires de cette histoire à la fin du XIXe siècle.

Le film formule une hypothèse sur la fin de la société qui a errigé les Moas. La carrière au flanc du volcan ressemble à un chantier déserté par ses ouvriers. Ce qui est cohérent avec ce qu'en a dit l'intervenant pasquan lors de la projection : une révolte d'esclaves qui met à bas l'organisation sociale. D'après le documentaire pris sur emule, cette révolte sociale s'est articulée avec une consommation excessive des ressources forestières (qui a précédé ou accompagné la révolution). Quand le conflit s'est tassé et que la société s'est recomposée, il n'y avait plus de ressources sur l'île. Même plus de quoi faire des bateaux pour aller pécher en mer ou émigrer. D'où peut-être le culte de l'oiseau qui fait suite au cataclysme.
Qu'on me permette alors quelques comparaisons avec ce qui est arrivé sur les continents.

La sédentarisation, la culture, l'élevage, aboutit à une complexification de la société. L'organisation de la société débouche sur les premières villes, sur une division en classe et sur un Etat. Les communautés paysannes, peu transformées, travaillent alors pour cet Etat, sa noblesse, ses prêtres. L'Etat, en retour, doit faire la preuve de son utilité et cette utilité se manifeste par sa capacité à mobiliser la force de travail paysanne pour des ouvrages. Utilité réelle (canal, irrigation...) ou imaginaire (édifices religieux). Quand cette force de l'Etat sert de plus en plus à des constructions parasitaires (pyramides, palais royaux...) et qu'il n'est plus perçu du tout comme utile, alors s'ouvre une période de révolution. Pour ce qui est des premières villes-Etat, cela peut aboutir à un effondrement pur et simple. Les paysans exploités émigrant ailleurs.

C'est sans doute ce qui est arrivé aux premières villes-Etat de Mésopotamie (Uruk) qui sont florissantes entre 3300 et 3100 avant JC et qui disparaissent, leurs palais détruits. C'est probablement aussi la cause de la fin de l'empire Maya. Les archéologues ont constater que la zone géographique centrale de l'empire Maya a perdu 80% de ses habitants en quelques années (ce mode d'effondrement était d'ailleurs en train d'arriver à la RDA, juste avant que la RFA ne l'annexe avec la bienveillance de Moscou, entre autre pour pour conjurer l'exode). Comme les pasquans, les Mayas n'ont pas « disparus ». Ils sont allés un peu plus loin. Ce que les pasquans coincés sur leur île ne pouvaient pas faire. J'y reviendrai. Les Mayas n'ont pas disparu donc . Simplement, l'érection de battisses immense a cessé dans le Yucatan. D'autres Etats vont se constituer plus au Nord et plus au Sud.

On peut voir aussi l'Egypte des pyramides avec cette grille d'analyse. L'Etat constitué fait de belles choses en mobilisant la force paysanne au moment du creux d'activité des cultures (régulation du cours, organisation de l'irrigation lors des crues et répartition ensuite, canal jusqu'à la Mer Rouge...). Par contre les communautés paysannes ont du plus mal supporter l'Etat quand il s'est agit de construire les pyramides. Va pour le premier tombeau (Kheops : 147m). Kephren, passe encore (143). Mykerinos, le troisième est nettement plus petit. 64m. Soit cinq fois moins de pierre à déplacer. S'ensuit une période de troubles sociaux dont on a peu d'éléments et la société va se recomposer plus au Sud (la Vallée des Rois).

Les premiers Etats sont donc fragiles. Ils sont plus facilement mis à bas par leurs sujets quand ceux qui les dominent rendent la vie insupportable aux gens. Sur l'île de Pâques, la force de la contrainte peut être mesurée au gigantisme des derniers Moas : une vingtaine de mètres de haut avec ce qu'on peut supposer de souffrances et de morts pour les fabriquer et les ériger. Et puis ce que ça suppose de gaspillage d'énergie humaine (et végétale). Ceux qui mettaient la main à la pâte ont du penser que ça commençait à bien faire. Tout ça pour un retour nul de la part de ces esprits pétrifiés. De quoi dissoudre la conviction religieuse. Le film sur emule parle d'une nouvelle religion après le cataclysme. Ce dernier a du s'amorcer par une contestation de celle construite autour des Moas.

Passons à la planète. La situation est en train de partir en vrille au niveau environnemental. Au niveau social, c'est plus compliqué. Les dégâts du capitalisme sont contrebalancés par une progression. Mais l'avancée de la crise écologique risque d'amener des désastres sur tous les plans et dans tous les pays. Cette crise va donc probablement se combiner avec des troubles sociaux de très grande ampleur qui poseront le problème d'arrêter avec le système capitaliste, ce système tourné vers l'accumulation incessante de symboles de richesse. Le problème c'est qu'après les cataclysmes et les révolutions, on risque, comme les pasquans il y a quelques années, de se retrouver avec une planète bien détruite. Les matières premières dévorées, la carte des continents modifiées, des maladies résistant aux médicaments etc..

Ce que j'en conclus, c'est qu'il faut en finir avec le capitalisme avant que la capitalisme en finisse avec la planète.

 
At 02 décembre, 2008 09:16, Anonymous Anonyme said...

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